Ronflement et Sommeil

  1. Ronflement une maladie ?
  2. Apnée du sommeil une pathologie pouvant être grave
  3. Moyens diagnostics
  4. Traitements
    1. Médical
    2. Traitement chirurgical

Le ronflement, une maladie

Qui dans son entourage n’a pas subi les agressions bruyantes d’un ronfleur ou pire, constaté des arrêts de la respiration pendant le sommeil de son compagnon de nuit ?

Outre l’aspect anecdotique et banal de ce symptôme, celui-ci peut masquer une autre pathologie beaucoup plus sérieuse, les apnées du sommeil.

Les conséquences de ces apnées et de ces ronflements suscitent de nombreuses études depuis la généralisation des enregistrements du sommeil, en hospitalisation ou maintenant à domicile.

Quelles sont les causes du ronflement

Pendant le sommeil, les muscles, la langue, les tissus du palais et de la gorge se relâchent et peuvent bloquer partiellement le passage de l’air des voies respiratoires supérieures.

Ceci cause une résistance au passage de l’air ce qui fait vibrer ces tissus et cause le bruit du ronflement

Certains facteurs peuvent provoquer ou accentuer cette respiration sonore comme :

  • Un surplus de poids qui peut contribuer à rétrécir les voies respiratoires dans la gorge.
  • Particularités anatomiques : grosseur et largeur des mâchoires, de la langue, des amygdales et végétations, du palais mou, de la luette., etc.
  • Voies nasales étroites (déviation du septum et autres facteurs anatomiques) : La respiration nasale peut alors être impossible et force le dormeur à respirer uniquement par la bouche, ce qui cause le ronflement
  • Des pathologies dans les voies nasales (ex. : un polype, qui est une excroissance sur la muqueuse);
  • Des amygdales et végétations (tissus lymphoïdiens) trop volumineuses;
  • Une congestion nasale (rhume, rhinite allergique);
  • Médicaments et alcool : la consommation d’alcool et la prise de tranquillisants et médicaments peut relaxer la musculature de la gorge.
  • Tabagisme : la fumées est irritante pour l’arrière de la gorge et peut provoquer une inflammation qui rétrécie les voies aériennes;
  • Âge : avec les années les tissus se relâchent (vieillissement)
  • Position pour dormir : dormir sur le dos favorise l’affaissement de la langue vers l’arrière et réduit ainsi le passage de l’air.

Les apnées du sommeil, une pathologie pouvant être grave

Pendant le sommeil, la personne souffrant de SAOS (Syndrome d’Apnée Obstructive du Sommeil) subit un rétrécissement de son pharynx lié à un relâchement musculaire.

Cela entraîne une circulation de l’air plus difficile et un ronflement à cause des vibrations de l’air.

Si les voies aériennes se ferment complètement, la personne s’arrête temporairement de respirer : elle fait une apnée obstructive.

Un tel événement peut durer 10 secondes ou plus. Il peut être fréquent et se produire jusqu’à plusieurs centaines de fois par nuit. Le sommeil est perturbé sans que le sujet en ait forcément conscience (éveils brefs après chaque apnée).

En général, les personnes souffrant d’apnée du sommeil ne s’aperçoivent pas qu’elles font des pauses respiratoires pendant la nuit. Cependant, les apnées provoquent des « micro-réveils » qui altèrent la qualité du sommeil. Les symptômes les plus fréquents sont donc ceux qui résultent d’un sommeil fragmenté et de mauvaise qualité :

  • Une fatigue importante pendant la journée et dès le réveil
  • Une somnolence et des endormissements fréquents et incontrôlés (devant la télévision, au travail, au volant…)
  • Des ronflements importants
  • Des maux de tête au réveil
  • Une irritabilité, un sentiment dépressif
  • Des troubles de la mémoire
  • Une sensation d’étouffer ou de suffoquer la nuit

Le Syndrome d’Apnées Obstructives du Sommeil est dangereux pour la santé

Des études cliniques récentes ont démontré l’existence d’un lien entre le SAOS et :

  • L’hypertension
  • Les maladies cardiovasculaires
  • Le diabète

L’apnée du sommeil est aggravée par la surcharge pondérale, très fréquente chez les patients obèses.

Quand consulter

Les médecins pensent que la grande majorité des personnes souffrant d’apnée du sommeil ne le savent pas. Le plus souvent, c’est le conjoint qui remarque la présence d’apnées et de ronflements. Il est conseillé de consulter un médecin si :

  • vos ronflements sont sonores et perturbent le sommeil de votre conjoint
  • vous vous réveillez souvent la nuit en ayant l’impression de mal respirer ou si vous allez aux toilettes plusieurs fois par nuit
  • votre conjoint remarque des arrêts respiratoires pendant que vous dormez
  • vous vous sentez fatigué dès le matin et vous vous endormez fréquemment pendant la journée

Le test de somnolence d’Epworth permet de mesurer le degré de somnolence durant la journée.

  • En dessous de 8: vous n’avez pas de dette de sommeil.
  • De 9 à 14: vous avez un déficit de sommeil, revoyez vos habitudes.
  • Si le total est supérieur à 15: vous présentez des signes de somnolence diurne excessive.

    Consultez votre médecin pour déterminer si vous êtes atteint d’un trouble du sommeil.

Moyens diagnostics

A) La polygraphie ventilatoire nocturne

La polygraphie ventilatoire nocturne est un examen qui permet d’enregistrer les évènements mécanique et physiologique nocturnes survenant lors de votre sommeil.

C’est le test de dépistage des apnées du sommeil.

En pratique, un enregistreur est relié à vous au moyen de plusieurs branchements qui permettent de capter certaines variables de votre organisme :

  • Fréquences cardiaques, respiratoires
  • Volumes inspiratoires
  • Bruits respiratoires
  • Saturation en oxygène dans le sang
  • L’examen se pratique la nuit au domicile (appareillage ambulatoire) ou à la clinique.

L’analyse des résultats obtenus permet d’évaluer l’importance du ronflement ( Ronchopathie Chronique Obstructive ) et son incidence sur l’organisme en cas d’apnées du sommeil. Une apnée est un blocage respiratoire supérieur à 10 secondes.

B) La Polysomnographie

Réalisée à la Clinique des Cèdres dans notre centre de sommeil, elle est prescrite lorsque les résultats de la polygraphie ventilatoire nocturne sont insuffisants pour établir le bon diagnostic.

L’enregistrement polysomnographique permet de mesurer en sus les données de l’activité cérébrale, musculaire et oculaire.

A ces signaux de nature électrique dits « électrophysiologiques » viennent s’ajouter d’autres paramètres physiologiques cardiorespiratoires tels que les bruits, les flux et efforts respiratoires, la saturation du sang en oxygène et la fréquence cardiaque

Bien que plus contraignante pour le patient, la polysomnographie représente l’examen le plus complet dans le diagnostic des troubles du sommeil.

D’un point de vue pratique, la polysomnographie se réalise au cours d’une nuit généralement dans notre centre du sommeil. L’examen commence en soirée et se termine le lendemain matin vers 8 heure.

Tous nos soins polysomnographie du sommeil

En fonction de l’examen clinique et de l’étude de votre sommeil nous définissons un degré de sévérité de votre pathologie

  • Ronflement simple
  • Ronflement avec troubles respiratoires nocturnes (apnées) modérés ou sévères

C) L’endoscopie du sommeil 

Une avancée majeure dans les techniques d’examens pré thérapeutiques

Un outil simple et fiable

photo endoscope

L’endoscopie sous sommeil induit est une avancée majeure dans le domaine du diagnostic des ronflements et des troubles respiratoires du sommeil car elle permet de visualiser les sites obstructifs des voies aériennes supérieures lors d’un sommeil artificiellement induit ; et ainsi de se rapprocher au mieux des conditions retrouvées lors du sommeil.

photo endoscopie du sommeil

En pratique, vous serez hospitalisé en ambulatoire pendant un temps limité, cet examen se fait au bloc opératoire avec une anesthésie générale légère la plus proche possible des conditions de sommeil normales, en position allongée sur le dos.

Pendant cette brève anesthésie nous réalisons une fibroscopie pour visualiser directement où se situe le problème à l’origine du ronflement ou des apnées dans les voies aériennes du patient.

Les traitements contre le syndrome d’apnées du sommeil

Une fois le diagnostic de sévérité et de l’origine probable fait , le traitement peut être envisagé de manière plus efficace

 A) Traitement Médical

  • MESURES HYGIENO DIETETIQUES

Certaines mesures préventives peuvent être utilisées pour diminuer ou éliminer le ronflement:

  • Éviter la consommation d’alcool et la prise de somnifères car cela contribue à relâcher les tissus mous du palais et de la gorge, qui rétrécissent le diamètre des voies respiratoire, et vibrent plus facilement, ce qui aggrave le ronflement.

  • Eviter la consommation de tabac et à plus forte raison de cannabis. La fumée est irritante pour l’arrière de la gorge et peut provoquer une inflammation qui rétrécie les voies aériennes 

  • La cause la plus fréquente de ronflement est l’excès de poids.

  • Avoir une bonne position pendant le sommeil peut diminuer ou éliminer un ronflement léger ou modéré.

    Dormir sur le dos augmente les chances de ronfler.
  • La position de la tête et du cou peuvent influencer l’ouverture des voies respiratoires supérieures et indirectement le ronflement l’apnée du sommeil.
  • LA PRESSION POSITIVE CONTINUE (PPC)

La PPC est le traitement de référence du Syndrome d’Apnées-Hypopnées du Sommeil (SAHOS).

Ce traitement nécessite une petite machine qui souffle de l’air au moyen d’un masque dans les voies aériennes afin qu’elles restent ouvertes pendant le sommeil.

Mécanisme

Pendant le sommeil, les muscles de la gorge se relâchent. Chez les patients qui souffrent d’apnées du sommeil, l’air inspiré à travers les voies aériennes supérieures passe difficilement (hypopnée) ou plus du tout (apnée).

Le principe du traitement par pression positive continue (PPC) réside dans l’insufflation d’une pression d’air pour supprimer la fermeture des voies aériennes supérieures à l’origine du Syndrome d’Apnées-Hypopnées Obstructif du Sommeil (SAHOS).

Par ailleurs, cette pression d’air est dite « positive » car elle doit permettre de lutter contre une pression « négative » générée lors de l’inspiration. Cette pression négative est à l’origine de la fermeture des voies aériennes supérieures par un phénomène de succion.

Masques

L’air sous légère pression se transmet au patient par l’intermédiaire d’une interface : il s’agit d’un masque.

Ce masque peut être narinaire, nasal ou naso-buccal. Le type de masque, sa taille, etc., seront adaptés pour chaque patient.

Pression Positive Continue (PPC)

Ces masques étant de plus en plus confortables, ils sont généralement bien supportés par les patients.

Efficacité

Relativement confortable et avec peu d’effets indésirables, la PPC est le traitement le plus efficace à ce jour pour corriger le syndrome d’apnées du sommeil.

L’efficacité du traitement par PPC dépendra de l’observance thérapeutique. En effet, l’utilisation doit dépasser les quatre heures par nuit pour que la PPC produise un effet thérapeutique.

Par ailleurs, il s’agit généralement d’un traitement au long cours.

Les bénéfices ressentis par le patient sont importants surtout en cas de plainte somnolence diurne associée.

Effets indésirables

Les effets indésirables sont essentiellement des inconforts liés au masque et au flux d’air. Ils restent cependant mineurs et habituellement bien tolérés par les patients.

Par exemple, des difficultés d’observance thérapeutique peuvent être liées à des problèmes de rougeurs sur la peau au niveau du masque (pouvant nécessiter un changement/adaptation du masque), de sécheresse/irritation des muqueuses du nez ou de la bouche (bien contrôlées par l’ajout d’un humidificateur d’air), d’aérophagie matinale (pouvant nécessiter une adaptation des réglages de la ppc), etc.

Source : https://centre-sommeil-respire.fr/traitements/ppc/

  • L’ORTHESE D’AVANCEE MANDIBULAIRE

L’Orthèse d’Avancée Mandibulaire (OAM) est un traitement alternatif efficace du syndrome d’apnées du sommeil. Il s’agit d’un dispositif dentaire réalisé sur mesure.

Mécanisme
Orthèse d’Avancée Mandibulaire (OAM)

L’Orthèse d’Avancée Mandibulaire (OAM) permet de maintenir la mâchoire inférieure en position avancée afin de faciliter le passage de l’air dans les voies aériennes supérieures.

En effet, lorsque l’on dort, les muscles de la langue et de la gorge se relâchent. Chez les patients qui souffrent d’apnées du sommeil, l’air inspiré à travers les voies aériennes supérieures passe difficilement (hypopnée) ou plus du tout (apnée).

Ainsi, en avançant la mâchoire inférieure, l’OAM entraine la langue. Cela permet d’augmenter l’espace à l’arrière de la gorge.

Efficacité

L’Orthèse d’Avancée Mandibulaire est un traitement efficace du Syndrome d’Apnées-Hypopnées Obstructif du Sommeil (SAHOS).

L’OAM est réglée progressivement jusqu’à l’obtention du meilleur rapport efficacité/tolérance. Habituellement, pour être efficace, l’avancée réalisée correspond à 70% de l’avancée maximale de la mâchoire du patient.

Ainsi, ce dispositif peut permettre de diminuer, en moyenne, le nombre d’apnées de 50%. Cette efficacité doit être contrôlée par un enregistrement de la respiration nocturne. Par ailleurs, le ronflement et la qualité du sommeil sont également améliorés par l’OAM.

L’efficacité est moins complète et moins constante que celle obtenue par la Pression Positive Continue (PPC). Cependant, l’acceptation de l’OAM par le patient peut être supérieure à celle de la PPC, en particulier chez les patients régulièrement en déplacement.

Effets indésirables

Il s’agit essentiellement d’inconforts liés au dispositif dentaire.

Par exemple, une sécheresse/hypersalivation buccale, des douleurs dentaires et/ou articulaires temporo-mandibulaires, etc.

Ces inconforts, habituellement d’intensité modérée, sont surtout perçus en début de traitement et ne justifient que rarement son interruption.

Cependant, à long terme, il peut exister chez certains patients une modification de l’occlusion dentaire (inclinaison des incisives).

De ce fait, l’Orthèse d’Avancée Mandibulaire doit être réalisée sur mesure par un dentiste/orthodontiste expérimenté.

Par ailleurs, un suivi dentaire tous les 6 mois est recommandé.

Source : https://centre-sommeil-respire.fr/traitements/orthese-davancee-mandibulaire/

  • RADIO FREQUENCE DU VOILE DU PALAIS

C’est la somnoplastie, qui à l’avantage de pouvoir être réalisée en consultation, sous anesthésie locale.

Pour qui ?

Cette technique s’adresse au ronflement simple chez les patients présentant un voile fin et flasque.

Modalités

L’intervention est réalisée en consultation. Elle est pratiquée sous anesthésie locale. La reprise de l’activité est immédiate car le geste est indolore.

Cette technique se realise habituellement en deux séances mais peut parfois nécessiter 3 séances à environ 4 à 8 semaines d’intervalle

Technique

Le patient est positionné en position 1/2 assise. L’anesthésie est pratiquée par une injection locale d’anesthésique. 

Une aiguille spéciale permet de délivrer un courant directement sur les muscles du voile provoquant à distance une rétraction et une rigidification du voile à l’origine de la disparition du ronflement.

Le chirurgien va utiliser un générateur de radio fréquence. 

Les Suites

Les suites sont en règle indolores et ne nécessitent aucun traitement particulier. Exceptionnellement une zone d’érosion peut apparaître sur la zone traitée qui guérira spontanément en quelques jours avec un antalgique.

Les Résultats

Les résultats sont  relativement bons avec un taux de satisfaction des patients correct, mais uniquement chez les patients présentant un voile fin et flasque

B) Traitement chirurgical

  • Chirurgie du voile du palais Uvulo-Vélo-Pharyngo-Plastie (UVPP) avec Amygdalectomie
A qui s’adresse le traitement chirurgical ?

Cette opération s’adresse aux patients dont le site obstructif le plus important est situé au niveau du voile du palais et des amygdales exclusivement après une endoscopie de sommeil qui nous permet d’envisager un pourcentage de résultat satisfaisant suffisamment appréciable

Les Modalités du traitement chirurgical
  • Une consultation avec le médecin anesthésiste quelques jours avant l’intervention est nécessaire.
  • L’intervention est réalisée sous anesthésie générale.
  • L’hospitalisation peut se faire en ambulatoire avec un suivi infirmier à la maison.
  • Durée de l’intervention est d’environ 30 mn.
  • Arrêt de travail de 8 à 10 jours
Sa Technique

L’intervention est réalisée simplement par voie naturelle (buccale). Le chirurgien pratique l’ablation des amygdales si cela n’a jamais été fait ainsi que la partie obstructive du voile et de la luette.

Une section des muscles constricteurs du pharynx sera pratiquée (pour un relâchement du voile). Une plastie d’élargissement du pharynx sera réalisée par une suture avec des fils résorbables (qu’on n’enlève pas).

Cette technique permet d’élargir à la fois en hauteur et largeur le pharynx, assurant une ventilation calme, sans turbulences source de ronflements.

Les suites opératoires

Les suites sont marquées essentiellement par une douleur à la déglution (type angine) qui va durer 8 à 15 jours. Un traitement antalgique adapté sera prescrit à la sortie de la clinique ainsi que des conseils pour une alimentation tiède et plutôt molle.

Une perte de poids (2 à 5 kg ), souvent bénéfique, est fréquente du fait de la douleur qui entraîne une difficulté à avaler. Le risque de saignement est rare et peut survenir dans les 8 jours suivant l’intervention.

D’autres manifestations à type de régurgitation par le nez ou de sensation de démangeaison dans la gorge sont transitoires et peuvent durer pendant le premier mois post-opératoire .